Le blog de Benji
12jan/12Off

Back to Crazy Town!

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Les fêtes de fin d'année sont enfin terminées, les dindes ont été englouties, les biscuits de Noël également... Et pour moi, 2012 a commencé sur la route, avec le retour tant attendu dans mon petit nid douillet. Trois mois que je n'avais plus mis les pieds chez moi, et j'avoue que j'appréhendais un peu ce retour. Oh, rentrer chez moi, ça pas de souci. C'était surtout retrouver la ville, cette ville, que j'appréhendais le plus...

Crazy Town est connue pour ses habitants, tous plus frappadingues les uns que les autres. D'où le surnom de cette ville. Ça sonne beaucoup mieux que "La Cité des Antonins", et puis surtout, on sait tout de suite de quoi il s'agit! Je n'ai d'ailleurs pas attendu longtemps pour me rendre compte à quel point Crazy Town n'a pas changé. De retour ici après 200 bornes, j'entre avec ma voiture dans le parking souterrain de l'immeuble. Une vingtaine de places numérotées, chacune attribuée à un appartement. Dans tout le parking, aucune voiture garée, exceptée une seule... sur ma propre place! Bon, finalement l'incident sera clos au bout de 4 jours, 3 messages déposés sur la voiture et un syndic prévenu de la chose. C'était finalement une charmante jeune fille "pas du coin", arrivée ici il y a deux mois, et qui pensait que cette place était vacante.

Depuis, je n'ai pas trop sorti le nez de chez moi, mis à part pour mes vingt minutes de marche journalière recommandées par le kiné. Ce sont essentiellement des allers-retours à la bibliothèque. Hé oui, Crazy Town a une jolie bibliothèque, pleine de choses en tout genre... Mais j'avoue que j'ai été déçu par le nombre de livres. A la bibliothèque de Tourcoing, il y en avait deux fois plus. Je ne parle même pas de l'état des disques que l'on peut emprunter. Déjà, la bibliothèque a été inaugurée au milieu des années 1990, n'espérez donc pas voir un seul disque datant d'avant l'ouverture: je n'ai rien trouvé de Balavoine, ni de France Gall, par contre le rayon rap est vachement mieux fourni que celui de la variété française... Sans parler des personnes qui s'occupent de la bibliothèque. Pas un seul bonjour, pas un seul sourire, quand on leur annonce qu'un disque est illisible, ils n'en ont rien à cirer... Ce n'est qu'à mon quatrième passage aujourd'hui qu'une bibliothécaire m'a ENFIN dit "Bonjour", avec le sourire qui plus est. Elle non plus, elle ne doit pas être du coin...

La recherche de boulot a repris, lentement mais sûrement... même si l'hiver est une super mauvaise période pour chercher quoique ce soit. Je pense qu'à partir de Mars, ça ira mieux. Le plus délicat va être de me décider à me reconvertir une bonne fois pour toutes dans un domaine bien précis. Encore  ce matin, je voulais absolument me reconvertir comme agent de voyage, en argumentant pendant les entretiens d'embauche éventuels qu'il serait peut-être temps d'embaucher des mecs histoire de respecter leur sacro-sainte parité. Et comme par hasard, en passant devant deux agences, ô surprise: que des gars derrière le bureau. C'est marrant, avant de partir d'ici j'étais certain qu'il n'y avait que des filles. Soit je suis resté plus longtemps que prévu chez mes parents, soit les filles ont eu un prix de gros sur des opérations de changement de sexe... soit les moeurs ont changé en trois mois. Bon, je reste sur la seconde hypothèse. On est à Crazy Town, après tout.

Une bonne nouvelle quand même, c'est le coup de fil de mon ancien employeur, partant pour me reprendre dès qu'ils auront un nouveau poste à pourvoir, comprendre dans quelques mois. Cela me permet donc d'envisager plus sereinement ma recherche, sachant que j'ai un boulot qui m'attend. Un boulot où l'ambiance est super, certes, mais où les possibilités d'évolution sont inexistantes et où le salaire, bah il est pas vraiment génial. Néanmoins, si j'ai envie de trouver un boulot avec de réelles opportunités, je sais très bien qu'il faudra que je cherche loin de cette ville, d'ailleurs je compte bien ne pas y rester pendant des décennies! Baisser la tête pendant un temps, ça pourrait me permettre d'alimenter un peu le compte épargne, en attendant de trouver ZE job de ma vie, qu'il soit à Toulon ou aux Etats-Unis.

En attendant, hé bien je joue la desperate housewife à la maison, entre vaisselle et lessive... J'ai également un site Internet à créer mais je ne sais pas par quel bout commencer, et j'ai également ce sacré projet de bouquin qui n'a pas avancé d'un poil sur le papier, puisque je finis de peaufiner mes personnages avant de m'attaquer à la rédaction du texte proprement dit. Le tout entre deux visionnages de séries et une partie de jeu vidéo. Bref, Bibi n'a pas une minute à lui!

Mais je ne vais pas m'en plaindre. Moi qui avais peur de m'ennuyer comme un rat mort à l'occasion de mon retour sur Crazy Town... C'est cool, de se tromper en fait!

Remplis sous: Benji's life Commentaires
25déc/11Off

Chapitre un

chapitre-un

On dit que Noël est la période de l'espoir et des miracles. Du moins, c'est ce que véhiculent tous les téléfilms diffusés le 24 à la télé, avant que le journal nous rappelle qu'un gamin de deux ans a été tué, qu'un pays est en proie à la révolution, ou encore qu'un pourri jusqu'à l'os n'a aucun souci pour se défaire de la justice.

De mon côté, je n'attendais pas de miracles, mais il y en a quand même un qui s'est produit, et pas un petit: j'ai enfin décidé de prendre les devants et de voir ce que j'ai envie d'écrire sous un oeil nouveau!

Petit récapitulatif pour ceux qui ne comprennent pas (et ils doivent être nombreux...): j'ai toujours été plus à l'aise avec une plume qu'avec mes mains et mes pieds. C'est pas pour rien que j'avais 19 en français et 3 en sport. J'écris des histoires depuis des temps immémoriaux (disons... 16 ans), mais rien n'a été publié pour le moment. Pourtant, deux ou trois choses ont été achevées, mais je n'avais pas trop envie de publier cela.

Et pour cause: à chaque fois que j'écrivais quelque chose, la première réaction était "Ah c'est super, mais ça me fait penser à...". Et c'est comme ça depuis des années: ce que j'écris est pas mal, mais cela manque d'imagination. L'exemple le plus flagrant c'est quand même une de mes toutes premières histoires: un gamin arrive dans une ville qu'il ne connaît pas du tout, et ne se souvient que d'une chose... Il a voyagé dans le temps. Pour tenter de reconstituer les morceaux de sa vie, il est accompagné entre autres par un garçon un peu (beaucoup) maladroit, et par une fille très intelligente avec qui il mène l'enquête. A l'époque, on m'avait accusé d'avoir copié Sherlock Holmes, aujourd'hui, on dirait même que j'ai pompé une grande partie du pitch de Harry Potter. Oui, mais cette histoire-là, elle date de 1992.

C'est bien ça, le problème: comment écrire quelque chose de 100% original alors qu'il existe des millions d'ouvrages et des milliers de films? Certains ont crié au génie quand Star Wars est sorti. Oui, mais du soap sur fond de science-fiction, ça existait déjà dans la littérature. D'autres ont trouvé le fait qu'Inception permettait d'aborder le monde des rêves, du jamais-vu dans le cinéma. C'est quand même le thème d'un film avec Demi Moore, D'un rêve à l'autre, sorti une dizaine d'années auparavant.

Je me suis fait une raison. Qu'importe le nombre de semaines, de mois ou d'années que je passerai à fignoler ce que je souhaite voir édité, on me dira forcément que cela fait penser à tel ou tel film, livre, série ou je ne sais quoi encore. Cela arrive de toute façon à tout le monde. J.K.Rowling reçoit chaque année plusieurs mises en procès parce que tel écrivain pour enfants est persuadé qu'elle a copié ses livres. Marc Lévy dort sur ses deux oreilles alors que son "truc" Si c'était vrai n'est ni plus ni moins qu'un croisement entre Ghost et Drôles de fantômes. Le chef d'oeuvre de Dan Brown, le Da Vinci Code, est un condensé d'une multitude de thèses rédigées depuis des années à propos d'une conspiration du Vatican sur les fondements du christianisme. Quand on écrit, on s'inspire forcément de quelque chose. Rien ne peut être 100% original. Ce qui me fait donc dire que ceux qui obtiennent des lettres de refus d'éditeurs parce que leur manuscrit n'est pas original, hé bien ils n'ont qu'à persévérer car si des gens comme Barbara Cartland ont vu leurs écrits publiés, tout le monde peut le faire!

Lors de cette réflexion, j'ai également eu une idée de génie sur ce que je souhaite écrire. J'ai maintenant la fin exacte, le cheminement pour y parvenir, et j'ai juste encore un léger doute sur le début. En fait, c'est tout simple, j'hésite entre le fait de commencer le récit directement dans l'action, au risque que le personnage principal soit moins attachant, ou bien de débuter "comme d'habitude" par la situation initiale, au risque d'avoir les trois premiers chapitres un peu mollassons.

J'ai finalement pris une décision cette nuit: au risque d'être un peu soporifique au début, je vais commencer par placer le héros dans son environnement... ce qui de toute façon est capital pour comprendre certains passages du récit. Toutefois, avant de commencer à écrire, je vais coucher sur le papier le cheminement exact de toute l'histoire. C'est le meilleur moyen pour aller jusqu'au bout sans s'éparpiller dans tous les sens (ce qui est ma spécialité).

Le seul truc qui m'embête un peu, c'est que je n'ai pas encore trouvé le titre idéal. Là, j'hésite entre avoir pour titre le nom du héros (oh que c'est original!), ou bien opter pour un titre un peu plus mystérieux. Comme l'histoire va tirer énormément sur le fantastique, les deux peuvent fonctionner. Mais ça, c'est du détail.

Tous les personnages principaux sont prêts. Ils ont chacun un nom, une personnalité, une histoire qui explique leur comportement, et une raison de figurer dans l'histoire. Pour le moment, ce sont juste des pantins qui n'attendent qu'à être animés. Et ça, c'est bien ce que je compte faire. Je prendrai le temps qu'il faudra, mais cette fois-ci, j'aimerais bien aller au bout. Mon dernier projet s'est avéré un peu ambitieux sur la durée (j'avais compté à mon rythme d'écriture environ trente ans pour le finir!), et surtout m'a gonflé quand le même jour mon disque dur externe a sauté et que mon compte web a été piraté par un p'tit con qui y avait tout effacé. Là, l'erreur ne se reproduira pas: j'ai mes notes sur quatre supports différents, dont un cahier. Héhé. =)

J'essaierai de tenir au courant lorsque j'aurai avancé... et qui sait, peut-être que je publierai ici le premier chapitre, en avant-première...

Oh, de quoi parle l'histoire? Rien de bien original, j'en ai peur. Disons que si l'histoire est publiée un jour, je suis persuadé qu'un critique (frustré que lui ne soit pas publié, c'est bien connu) dira que c'est Lost qui rencontre Final Fantasy, avec une pincée de Warehouse 13 dans un mélange de Harry Potter, du 10ème Royaume, de Valentine, de Retour vers le futur et de Forrest Gump, avec sans doute une touche de Futurama et de Tom Sawyer. Sans oublier une inspiration provenant tout droit d'un torchon que je n'ai jamais lu; je parie sur la série des Percy Jackson, ou toute autre série fantastique peu connue mais qui le sera le jour où l'auteur portera plaine pour plagiat.

...Ne riez pas, je pense avoir honnêtement résumé l'intrigue de ce que j'ai en tête avec les quelques lignes ci-dessus. =)

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13déc/11Off

Tous les cris les SOS…

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Ce qui suit est malheureusement une histoire vraie. Une histoire que j'aimerais que personne ne vive... Mais surtout, c'est une histoire que je traîne malgré moi comme un boulet et que je dois coucher sur un clavier pour aller de l'avant.

Disclaimer: Toute ressemblance ou homonymie avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Quoique non, en fait. Même si j'ai eu la délicatesse de changer les noms des protagonistes.

AVERTISSEMENT: Le texte qui suit est long. Très long. Très, très long.

Il était une fois, dans une République pas si enchantée que ça, un jeune homme qui cherchait avec toute la bonne volonté du monde un trésor que bon nombre de jeunes de son âge possèdent déjà: un boulot. Oui, mais pas n'importe quel boulot. Un CDI, pour Contrat à Durée Indéterminée, appelé également Connerie Désopilante et Intemporelle lorsque l'on consulte le droit du travail. Mais passons. Ce jeune homme, appelons-le Bibi, a lutté maintes fois contre vents et marées, toujours à la recherche du précieux sésame, promis par tant de chefs qui lui faisaient miroiter cet Eldorado... mais qui finissait souvent en déconvenue: CDD, intérim, CPE puis CNE... Tels étaient ses crédos.

Jusqu'au jour où quelqu'un l'appelle pour un entretien d'embauche... pour un CDI. Un vrai de vrai. Sans conditions, rien. Bibi, très intrigué, n'y espérait plus, et a accepté sans même se rendre compte que le poste en question se trouvait à des centaines de kilomètres de son lieu de résidence. Réticent à l'idée de quitter éventuellement sa petite ville où la mer et le soleil ne faisaient qu'un (appelons cette ville Toulon), il se décida à franchir le cap, et se rendit finalement à l'entretien.

Le jeune homme se pointa alors dans un ville encore plus petite, qu'il ne connaissait pas plus que ça. Toutefois, à peine arrivé, il était frappé par certains bâtiments, qu'il avait l'impression de connaître sans jamais les avoir vraiment vus. Ayant l'habitude du déjà-vu, Bibi ignora cette impression et se rendit à son entretien. Il fut reçu par Georges, un homme qui n'avait pas plus de quarante ans, au sourire éclatant, tel un mannequin pour une pub Email Diamant. Georges lui posa de nombreuses questions, et termina l'entretien par une conversation en anglais. Le jeune homme dut se concentrer car Georges, bien qu'il était le directeur de ce service, parlait anglais aussi bien que sa prof de terminale (ce qui n'est pas du tout un compliment...). Ayant appris que Georges avait jugé son niveau d'anglais "moyen", il quitta cet endroit conscient qu'il avait tout foiré, mais heureux d'avoir fait de son mieux.

Sur le chemin du retour, il passa devant un restaurant italien, et il se souvint alors qu'il était venu une fois dans cette ville: lors d'un rêve, où il se promenait le long de l'avenue avec Goerges et une autre personne, à la recherche d'un restaurant. La pensée que ce rêve était peut-être prémonitoire le fit sourire.

Quelques jours plus tard, il apprit que le poste était sien, et qu'il était attendu sous huitaine.

Bibi fit donc ses valises et arriva dans cette nouvelle entreprise, jeune, dynamique, plein de gens qui apparemment étaient souriants. Georges lui présenta son service. Le jeune homme allait être entre autres supervisé par Bastien, un garçon de son âge qui était dans l'entreprise depuis quasiment ses débuts. Parmi les dix autres employés du service, il remarqua de suite l'un de ses collègues, John, un petit bonhomme avec un humour communicatif, qui le faisait beaucoup penser à lui-même quelques années auparavant. Dans le restant de la société, il fit dès le début connaissance avec Denise, une secrétaire qui chantait à tue-tête durant l'après-midi, ainsi que Nikita, qu'il soupçonnait (à raison) d'être enceinte, et qui avait un caractère bien trempé. Dès le déjeuner du premier jour, cette dernière lui dit d'ailleurs que chacun ici avait une face cachée, et qu'elle était impatiente de découvrir ce qu'il cacherait. Il ne sut pas trop comment prendre la réflexion, ainsi garda-t-il le silence en souriant.

Les semaines passèrent, et la période d'essai termina avec succès. Le jeune homme était donc officiellement détenteur d'un CDI, et il put louer un appartement quasiment sans problèmes. Tous les collègues étaient fort sympathiques, à l'exception d'un ou deux, un peu froids mais pas détestables. Il y avait peut-être ce chargé de compta, David, appelé l'Ours Polaire par la standardiste en raison de sa pilosité relativement importante, qui avait soi-disant gravi les échelons de la société beaucoup trop vite (comprendre: une promotion au bout de trois ans). Ce qui l'inquiéta davantage fut le fait que trois personnes quittèrent la société en moins de trois mois. Sur vingt-quatre personnes, cela faisait beaucoup, d'autant plus que deux des trois départs furent quasi-soudains.

Le troisième départ fut l'occasion d'un pot donné à l'extérieur. Bibi y alla, content de pouvoir faire davantage connaissance avec ses collègues. Les groupes étaient déjà tous faits, mais Denise et John aidèrent le jeune homme à se sentir à l'aise. Il tentait de suivre les conversations, mais décrochait de temps à autre. Son regard se portait alors au reste de la tablée. C'est ainsi qu'il croisa le regard d'un collègue arrivé très récemment, et qui allait remplacer celui pour qui le pot de départ était organisé. Un simple échange de sourire se produisit. Sur le coup, Bibi fut marqué car la timidité de ce nouveau venu lui faisait penser à son propre comportement actuel. Il décida d'oublier cette sensation, et la soirée se termina dans la joie et la bonne humeur.

Bibi avait l'impression d'appartenir à une famille. Il commença à faire des heures sup', d'abord le soir, puis le matin. Il parla de plus en plus à Bastien, qui fermait la porte principale chaque fois, ainsi qu'à John et Denise, les deux autres personnes qui restaient un peu plus longtemps le soir. Les relations, sans être vraiment amicales, étaient néanmoins au beau fixe. Un jour d'hiver, John reçut une promotion, et lorsqu'il dut transférer tous ses dossiers à quelqu'un d'autre, son choix se porta immédiatement sur Bibi, qui le vécut comme une marque de gratitude ainsi qu'une signe que son ardeur au travail était récompensée.

Le printemps arriva tellement vite que Bibi fut surpris de voir à quel point l'hiver était passé comme une étoile filante. Entre temps, cinq autres personnes avaient quitté la société. Georges avait embauché quatre nouvelles personnes au sein de son service: un petit jeune qui apprit très vite son boulot, un programmeur surqualifié qui s'embêtait comme un rat crevé, un gars bien sympa mais totalement à côté de ses pompes la plupart du temps, et un type à moitié cinglé qui était xénophobe et le revendiquait haut et fort. Bibi fut surpris par ces choix quelque peu discutables pour la plupart. Il se dit alors qu'il loupait sûrement une information capitale, et donc opta pour une idée originale: organiser un pot non pas pour un départ, mais pour une occasion plus joyeuse. Son anniversaire serait une occasion idéale.

Quasiment toute la boîte accepta l'idée, et Bibi eut la soirée d'anniversaire la plus sociable qu'il aie jamais eue. Il apprit deux choses très intéressantes lors de cette soirée. D'une part, Georges était un ancien sapeur-pompier, ce qui expliquait sa "beau gosse attitude", mais surtout, que sa nomination pour le poste de directeur de service avait laissé pantois plus d'un, car tous étaient certains à l'époque que Bastien allait avoir le poste. Il n'en fut rien, et personne ne savait réellement pourquoi... ou n'osait dire pourquoi. La seconde information importante était le prénom du fameux petit nouveau timide de la dernière fois: Chris. Ce dernier était venu, mais ne discutait pas réellement avec quelqu'un. Bibi, à force de virevolter entre les différentes discussions, s'en était rendu compte, et commença une conversation avec ce petit nouveau qui n'en était plus un. Les deux jeunes hommes quittèrent la soirée en se serrant la main, et Chris eut même une intention tout à fait honorable: il paya la part de Bibi au resto. Ce dernier en resta bouche bée.

Chris et Bibi commencèrent alors à se parler de plus en plus, par le biais de messagerie instantanée, ou en se dirigeant vers la sandwicherie la plus proche à l'heure du midi. Bibi le trouvait sympathique, mais très réservé. Il sentait qu'il cachait quelque chose d'assez important, un élément qui lui permettrait de mieux le cerner. Un soir, le jeune homme reçut un appel de Chris, qui l'attendait au bas de son immeuble. Il avait besoin de parler à quelqu'un car il ne se sentait pas bien.

Et là, tout le mystère s'éclaira en une simple phrase: "J'ai une tumeur au cerveau". Bibi comprit alors immédiatement... tout. Pourquoi Chris était si timide, réservé. Pourquoi il se sentait mal dès qu'il parlait de lui-même. Pourquoi il était ravi de parler à quelqu'un qui lui-même était relativement timide et réservé. En l'espace de quelques secondes, Bibi comprit pourquoi Chris l'intriguait tant depuis son arrivée: timide, santé fragile et humour de geek... C'était comme s'il se regardait dans un miroir.

Les quelques jours qui suivirent furent parfaits. Tout allait bien au boulot, et Bibi se rendait compte que Chris était en train de devenir un ami. Un vrai. Un de ceux à qui l'on peut confier ses joies, ses peines, ses doutes et ses espoirs. Une relation qu'il recherchait depuis des années, sans jamais mettre le doigt dessus. Et là, il se faisait enfin un ami, qui était partant pour des soirées ciné, des soirées console, et même des soirées bowling si l'occasion se présentait. Autre chose le frappa... Des années auparavant, alors que Bibi avait été renversé par une voiture à l'âge de 6 ans, il commença à tenir un cahier qui retraçait les aventures d'un garçon de son âge dont il rêvait la nuit: un certain Jean-Christophe, qui adorait les jeux vidéos, qui jouait de la guitare, et qui allait à l'hôpital de temps en temps parce qu'il avait un cancer du cerveau. A celà, on pouvait ajouter que le garçon avait une particularité physique qui se retrouve dans le nom de famille de Chris. Et là, Bibi eut un peu peur. Il se rendait compte qu'il faisait des rêves prémonitoires depuis plus longtemps qu'il ne le pensait.

Quelques semaines plus tard, Chris devint étrangement plus distant, refusant plusieurs fois les invitations de Bibi pour passer des soirées entre potes. Bibi revint rongé par le remords, persuadé qu'il avait fait quelque chose de travers. Il se faisait tellement du mauvais sang qu'un dimanche, il arriva presque en larmes chez Denise, qui habitait non loin de là, et qui avait invité John, son "meilleur ami". Bibi lâcha tout ce qu'il avait sur le coeur et expliqua tout. Absolument tout. John avait les larmes aux yeux. Quant à Denise, sa réflexion jeta un froid: "Toi, t'es amoureux". Bibi se rendit alors compte qu'il avait utilisé des mots qui pouvaient prêter à confusion sur ce qu'il ressentait, au fur et à mesure que Denise tentait de lui donner des exemples. Il les quitta soulagé, mais inquiet que Denise pense quelque chose de faux sur lui. Il ne pouvait être amoureux, il l'était déjà et savait parfaitement que ce qu'il ressentait pour Chris était une amitié comme il n'en avait jamais éprouvé auparavant, mais rien de plus...

Dès le lendemain de cette discussion, Chris ne lui adressa plus un seul mot, en dehors de quelques discussions obligatoires pour le travail. Les remords de Bibi s'accentuèrent, et il en devint littéralement malade. Il le fut encore plus quand une collègue lui annonça que Denise avait dit à tout le monde que Bibi faisait du harcèlement sexuel sur Chris... tout en essayant en parallèle de sortir avec lui! Pas étonnant que son pote ne lui parlait plus: être mis sur le devant de la scène de cette manière, franchement... Alors Bibi se replia sur lui-même. Il ne parlait quasiment plus à personne, et se concentrait uniquement sur son boulot.

Il avait perdu le sommeil, si bien qu'il dormait parfois un peu au boulot en attendant l'arrivée des autres. Un jour, il rêva qu'une de ses collègues le consolait suite au décès de Chris. Une horloge indiquait la date du 15 février, alors qu'il quittait un hôpital qui ressemblait à quelque chose de bizarre en forme de pyramide. Il fut si brusquement réveillé qu'il en eut la respiration coupée, et manqua de faire un malaise. Georges, en tant qu'ancien pompier, sut exactement quoi faire et retira Bibi de l'embarras d'une hospitalisation en urgence, qui auraient encore alimenté bon nombre de rumeurs...

L'été arriva. Bibi fut un peu surpris quand quelqu'un lui proposa de déjeuner avec lui. Il leva la tête: l'invitation était à l'initiative d'un John qui était beaucoup plus pâle et fatigué que dans ses souvenirs. Se déroula alors l'heure la plus instructive de toute l'année. Il apprit tout d'abord que John lui aussi se sentait de plus en plus mal. De son côté, la souffrance venait surtout du fait qu'il se sentait seul depuis un bon moment, et ce même s'il était entouré de collègues-amis comme Bastien et Denise. Il avoua que ces collègues en couple (dont Bastien) lui rappelait qu'il était célibataire, alors que Denise, soi-disant sa meilleure amie, était surtout là quand elle avait besoin de déballer tous les détails de sa vie sexuelle avec le mec de sa vie, avant de se bourrer la gueule suite à une rupture trois ou quatre jours plus tard, et ainsi de suite. Il n'avait pas de réel ami, et se sentait mal. Très mal. Tellement mal qu'il avait songé à se suicider.

Sur le coup, Bibi se sentit très mal. Devait-il prendre cet aveu comme un appel à l'aide? Le jeune homme lui expliqua que la vie valait la peine d'être vécue, qu'il y avait toujours des hauts après les bas, et qu'il fallait simplement se serrer les coudes en passant du temps avec d'autres personnes comme lui. John lui expliqua alors qu'il n'avait fait qu'y penser, car il croyait toujours à l'oasis après la traversée du désert. Bibi lui proposa de passer quelques soirées entre potes, du genre ciné, jeux vidéo et autres joyeusetés du genre, mais qu'il ne le forcerait pas car il n'était pas un harceleur.

Sur ce coup, ce fut John qui tilta, et qui lui avoua sans l'avouer que Denise était très sournoise quand elle voulait absolument quelque chose. Il avoua qu'elle avait eu un crush sur Chris quelques semaines auparavant, et que cette rumeur sortie de "nulle part" arrivait étrangement à point nommé... Il ajouta que tout le monde dans la boîte cachait son vrai visage, et qu'il faudrait un événement vraiment important pour que les masques tombent et que leur vrai visage apparaisse. Avant de retourner au travail, John lui expliqua que le meilleur moyen de se remonter le moral était de faire quelque chose de dingue, un rêve enfoui depuis des mois ou des années. C'est ainsi que Bibi décida le soir même de réserver une billet d'avion pour New York quelques mois plus tard.

Les jours passèrent, beaucoup plus longuement qu'auparavant. Bibi tenta de proposer à John deux ou trois sorties, qu'il refusa systématiquement. De peur de passer pour quelqu'un qui harcèle les gens, le jeune homme prit sur lui et arrêta de proposer des sorties. Toutefois, il se rendait compte que John devenait de plus en plus pâle, et surtout de plus en plus sérieux, beaucoup moins rieur qu'auparavant. Bibi se décida alors à parler de cette histoire de suicide à Denise, sa meilleure amie. Sa réaction fut quelque peu surprenante, puisqu'elle se contenta de rire: la demoiselle était totalement bourrée, comme une fois par semaine environ. Il tenta alors d'en parler à son boss, mais devant le regard dédaigneux de ce dernier, bifurqua au dernier moment sur une autre discussion. En effet, Georges était xénophobe, arabophobe, juifophobe et bien entendu homophobe. Donc forcément, les rumeurs de harcèlement sexuel ne lui plaisaient pas, mais alors pas du tout. Ou alors il n'en avait pas du tout eu vent et n'était simplement pas ravi d'entendre quelqu'un se plaindre de propos ouvertement xénophobes de la part d'un autre employé...

La fin du mois d'août arriva. Bibi passa un week-end chez ses parents, pour décompresser. Mais bizarrement, il n'était pas pressé de rentrer chez lui. Il éprouvait une sensation, une intuition selon laquelle il ne devait pas aller travailler. Il se surprit même à faire un détour de 150 kilomètres pour voir des amis et rentrer chez lui vraiment au dernier moment, une boule dans l'estomac. Il alla à son travail le lundi, et constata que tout se passait bien. John avait même repris des couleurs et plaisantait. Il fut donc soulagé... avant de se rendre compte que tout allait trop bien. Quelque chose clochait, mais il ne savait pas quoi.

Deux jours plus tard, il constata l'absence de John alors que la boule dans l'estomac revenait. De peur de passer pour un faible, il se concentra sur son travail. En fin d'après-midi, quand plusieurs personnes inconnues firent leur apparition à l'entrée, alors qu'il était au téléphone avec un client, Bibi était persudé que ces gens étaient porteurs de mauvaises nouvelles. Quand il dit Denise arriver en larmes dans le service, il eut envie de couper court à sa conversation téléphonique car il sentait qu'elle était porteuse d'une très mauvaise nouvelle.

Lorsqu'il apprit que John s'était jeté sous un train quelques heures plus tôt, il se rendit compte qu'il ne pouvait y avoir pire nouvelle au monde.

Le temps s'arrêta pendant plusieurs heures. Bibi entendait les mots de sa dernière réelle conversation avec John. Son envie de suicide... Il était passé finalement à l'action. Bibi avait été apparemment le seul à voir qu'il allait mal, et il n'avait rien pu faire pour l'en empêcher. Certains collègues se consolaient, se disaient que personne n'aurait pu empêcher cela. Sauf, peut-être, quelqu'un qui savait qu'il y avait déjà pensé. Au moins une fois...

La crémation eut lieu trois jours plus tard. Bibi y alla, la mort dans l'âme, car une cérémonie au crématorium était pour lui l'une des épreuves les plus épouvantables de la vie. Et il savait de quoi il parlait: il avait assisté à deux crémations l'année précédente et celle d'avant, pour l'enterrement de ses grands-parents. Toutefois, ici, en plus de l'épouvantable cérémonie à venir, s'ajouta un élément qu'il ne constata réellement qu'une fois devant le crématorium: ce bâtiment, c'était celui dans lequel il était quand on l'avait consolé de la mort de Chris, dans son rêve plus vrai que nature. Cette réalisation le fit éclater en sanglots. Il était devenu inconsolable, et contrairement à son rêve, ici personne n'était réellement là pour le consoler, chacun faisant plutôt de son mieux pour ne pas s'effondrer comme Bibi le faisait. D'autre part, le choix des musiques de la cérémonie lui faisaient rendre compte à quel point John avait presque les mêmes goûts musicaux que lui. Ce qui renforça son sentiment de malaise. C'était tout simplement dégueulasse que quelqu'un d'aussi bien était parti aussi tôt.

Tout le service se rassembla un peu plus tard autour d'une table. Bibi était venu parce que certains avaient insisté, mais il ne comprenait pas comment tout le monde pouvait avoir faim dans un moment pareil. Le jeune homme commanda une boisson histoire qu'on arrête de l'inciter à prendre quelque chose. Il ne pouvait s'empêcher de penser à John, à ce qui lui avait dit. Au bout d'un moment, il décida alors que le moment était choisi pour lui de rentrer et de dormir un peu. Chris profita de l'occasion pour lui aussi rentrer chez lui. Les deux garçons saluèrent les autres collègues. Arrivés l'un en face de l'autre, Bibi tendit la main, alors que Chris embrassa sur la joue un collègue en disant "Moi je bais la bise à mes amis", puis partit dans la direction opposée. Un ange passa. Bibi rentra chez lui en envoyant à Chris un SMS lui demandant de lui dire lundi pourquoi il se comportait comme ça avec lui.

Le lundi arriva. Bibi ne se sentait vraiment pas bien, et décida d'aller voir son médecin pour avoir un arrêt de travail de quelques jours, le temps de quitter cet endroit et de se changer un peu les idées. La salle d'attente étant comble, le jeune homme se rendit à son boulot, en de disant qu'il tenterait d'y retourner dès le lendemain. Cependant, quelques minutes à peine après avoir allumé son ordinateur, Bibi se sentait mal. Il prit un thé et s'isola. En revenant vers son bureau, il croisa Chris qui faisait une nouvelle fois la bise à tout le monde. Bibi lui tendit la main, et il reçut un "Non mais tu te moques de moi, là?" qu'il prit comme une provocation. Chris lui expliqua qu'il n'avait rien à lui dire et qu'il devait le laisser tranquille. Les mots "fils de pute" furent de trop, et Bibi poussa légèrement Chris. Ce dernier fit un pas en arrière, et eut une expression étrange dans le regard. Comme s'il attendait ça depuis longtemps.

Nikita, la collègue au caractère bien trempé, hurla alors avec une férocité qui surprit tout le monde. Bibi était soulagé de se rendre compte que quelqu'un d'autre avait vu la scène... Malheureusement, Nikita hurla sur Bibi, le traitant de tous les noms en lui disant que c'était lâche de s'attaquer à un collègue dans des circonstances pareilles. Chris en profita pour annoncer qu'il en avait assez que Bibi le harcèle de SMS, comme le pouvaient les 3 SMS envoyés hier. Le jeune homme se rendit compte alors de l'intérêt du langage SMS: éviter que son message ne soit tronqué en trois, et qu'il passe ainsi pour du harcèlement de bas étage...

Devant les insultes et l'humiliation, Bibi retourna vers son bureau, et s'étendit de tout son long après avoir trébuché sur une prise mal branchée. Son genou droit lui fit atrocement mal, et sur le coup il n'avait plus qu'une idée: quitter l'entreprise. Sur le coup de la colère, il déchira une page de son cahier de brouillon, et rédigea la lettre de démission la plus courte et la plus mal écrite de toute l'histoire de l'administration des entreprises. Il rentra alors chez lui, tout en se débattant contre une collègue qui ne voulait pas qu'il parte... tout en l'insultant.

Une heure plus tard, un de ses collègues arriva chez lui car Georges voulait tirer cette histoire au clair. Bibi rédigea sur son ordinateur une lettre de démission en bonne et dûe forme, avec un mois de préavis, comme légalement convenu, dans le cas où sa démission aurait déjà été acceptée. Arrivé dans le bureau de Georges, il fut surpris de voir que son courrier n'avait pas encore été pris en compte. Son boss voulait auparavant savoir ce qui s'était passé. Toutefois Bibi n'eut pas le temps de l'ouvrir, Georges lui annonçant que passer à tabac un collègue était inadmissible et que des telles personnes n'étaient pas les bienvenues dans la société. Estomaqué, Bibi tenta de se défendre pendant quelques secondes, puis tendit sa lettre de démission. Georges la parcourut du regard, et amena son brouillon au directeur financier, qui était copain comme cochon avec "Nikita la folle". La démission fut acceptée et signée en trente secondes chrono.

Aucun de ses collègues ne lui adressant la parole, perçu comme une brebis galeuse qui menaçait de pourrir tout le bétail, Bibi prit ses affaires et quitta cette société dans laquelle les 25 personnes qu'il considérait comme sa seconde famille étaient devenus, en l'espace de quelques minutes, des gens qui le détestaient et qui voulaient oublier jusqu'à son existence.

Les mois passèrent. Bibi finit par retrouver du travail, où il était devenu beaucoup plus distant vis-à-vis de ces collègues. Cette situation se retourna d'ailleurs contre lui lorsqu'un de ses nouveaux collègues se retrouve dans une soirée où participait un de ses anciens collègues, qui avoua que Bibi avait tabassé copieusement un collègue suite à un harcèlement sexuel qui avait mal tourné. Fort heureusement, il finit par trouver un boulot où le boss se contrefichait des rumeurs de cette société qu'il voyait comme une verrue dans le paysage des entreprises de la ville.

Ironiquement, Bibi fut condamné tous les matins à croiser la route de Chris, tous deux allant dans des directions opposés mais se croisant sur la même avenue. D'autre part, Bibi croisa la route d'une personne qui avait côtoyé Chris au boulot et qui le décrivait comme un schizophrène dangereux et à côté duquel Pinocchio passerait pour un symbole de vérité.

Y a-t-il une morale, dans cette histoire? Il y en aurait plusieurs. Tout d'abord, ne jamais, ô grand jamais, se fier rapidement à un ou plusieurs collègues. Dans un monde où le chacun pour soi règne en maître, la moindre preuve de sensibilité, de gentillesse, de faiblesse est mis à l'épreuve et devient une arme qui se retourne contre vous. D'autre part, si vous constatez que quelqu'un dans votre entourage semble dépérir de jour en jour, surtout réagissez avant qu'il ne soit trop tard. Que ce soit en parler avec lui, lui parler d'autre chose, l'inviter à manger un sandwich ou même en toucher deux mots à la hiérarchie si vous refusez de mettre les mains dans le cambouis. La vie est loin d'être facile, mais en finir avec la vie n'est pas une solution. Il existe toujours une issue pour chaque problème que l'on rencontre. Rien n'est insurmontable. Et si vous ne savez pas trouver les mots pour réconforter quelqu'un, ayez au moins le courage d'en parler à quelqu'un d'autre, de préférence une personne ayant des qualités relationnelles (d'où l'idée du patron... ou au pire de quelqu'un des RH), qui lui, pourra peut-être faire quelque chose, que ce soit en parler avec le principal intéressé ou l'aider à trouver une solution.

Je l'avoue, ce n'est pas un conte de Noël. Il n'y a pas de fin heureuse dans cette histoire, qui est vraie dans le moindre détail (en dehors de prénoms, bien sûr). John aurait-il eu une fin heureuse dans une autre société? Assurément, en témoigne les deux ambiances de travail que j'ai rencontrées après cette "expérience". Une équipe soudée, où dès que quelqu'un va mal, l'abcès est crevé. Tout le monde se serre les coudes, conscient que le métier n'est pas facile. Il existe encore des entreprises humaines. Il suffit juste de les trouver.

Pour la petite histoire, la veille de mon opération à l'hosto il y a quelques semaines, j'ai rêvé de John, qui me demandait de pardonner. Je ne sais pas trop de qui il parlait, j'ai donc envoyé un mail à trois anciens collègues, le matin même de mon opération. Un m'a été retourné comme adresse mail invalide, le second a été considéré comme non lu, le troisième ne m'a jamais répondu.

Quant au titre du post... Si vous avez tout lu jusqu'ici, peut-être allez vous lire ces paroles sous un oeil neuf. Comme cela a été le cas pour moi quelques jours après le décès de John...

Comme un fou va jeter à la mer
Des bouteilles vides et puis espère
Qu'on pourra lire à travers
S.O.S. écrit avec de l'air
Pour te dire que je me sens seul
Je dessine à l'encre vide
Un désert

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Difficile d'appeler au secours
Quand tant de drames nous oppressent
Et les larmes nouées de stress
Etouffent un peu plus les cris d'amour
De ceux qui sont dans la faiblesse
Et dans un dernier espoir
Disparaissent

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d'étoile sur les rochers

Et j'ai ramassé les bouts de verre
J'ai recollé tous les morceaux
Tout était clair comme de l'eau
Contre le passé y a rien à faire
Il faudrait changer les héros
Dans un monde où le plus beau
Reste à faire

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d'étoiles sur les rochers...

Maintenant que cette histoire a été écrite, je peux enfin passer à autre chose. Dès demain, je commence enfin à m'attaquer à la version finale de l'histoire que j'ai en tête depuis des années. Une histoire que je rêve d'écrire, mais qui a toujours eu un goût d'inachevé. John, sans le savoir, a apporté la pierre qui me manquait à cet édifice. Et cette histoire que je rêve d'écrire pour de bon, je vais enfin pouvoir la faire, en grande partie grâce à lui.

John, toi qui m'as dit un jour qu'il fallait s'accrocher à ses rêves jusqu'à temps qu'il se réalisent... J'espère que tu seras fier de moi, mon pote.

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8déc/11Off

Benji et la capsule temporelle

benji-et-la-capsule-temporelle

Desfois j'ai des idées un peu farfelues. Il y a quelques jours, par exemple, j'ai eu la glorieuse idée de mener une expédition dans le grenier à la recherche de plusieurs CDs que je recherchais. Je les ai trouvés, mais comme pour chaque expédition dans le grenier, je suis redescendu avec trois fois plus de choses qu'initialement prévu. Cette fois-ci, j'ai entre autres retrouvé la seule copie encore vivante de mon mémoire de maîtrise de géo (totalement inutile, mais sait-on jamais...), mais aussi deux cahiers bien particuliers.

Prenons la DeLorean et retournons treize ans en arrière. Nous sommes en 1998, je suis en seconde, et pour la deuxième année consécutive, j'essaye de faire passer un cahier parmi les camardes de ma promo histoire d'avoir quelques souvenirs de fin d'année. Aux Etats-Unis, ils ont le Yearbook pour ça, mais comme la France n'est pas encore prête pour ce genre de choses, je m'en étais fait un, en collant des photos de n'importe quoi un peu n'importe où. Sur le cahier de troisième, par exemple, une photocopie de la photo de classe côtoie une photo de pingouins. L'année suivante, Jean-Jacques Goldman côtoie une anguille déssechée. Ah non, c'est Céline Dion...

Je passe rapidement sur le cahier de troisième. Quasiment tous les mots laissés sont des choses du genre "T'as été super sympa, bonnes vacances, à l'année prochaine". A l'exception de deux ou trois personnes qui ont compris qu'un cahier de 192 pages se devait d'être rempli, et que par conséquent ils se devaient d'écrire un tas de choses avec un tas de couleurs différentes, voire en collant n'importe quoi. C'est quand même un bon souvenir, surtout que j'ai des messages de mes meilleurs amis de l'époque (dont je n'ai strictement aucune nouvelle aujourd'hui, en dehors de ceux retrouvés sur Facebook). J'ai aussi, et ça, ça me fait très plaisir, des mots écrits de la part de certains profs que j'aimais beaucoup, et que j'aime toujours. On a toujours eu une équipe de profs géniaux au collège, mais en troisième, on a eu la crème de la crème, et je pense qu'on a passé plein de moments inoubliables tous ensemble. Bon, là, je suis peut-être pas très objectif, je l'avoue, mais bon, c'était mon ressenti à l'époque, et ça l'est toujours.

En seconde, grand chambardement avec le passage au lycée, sauf qu'on s'est retrouvés quasiment tous ensemble, avec une équipe de profs là aussi toujours aussi bons. Et là, je sais pas trop ce qu'il s'est passé, mais en fin d'année plusieurs personnes ont repris mon concept de "cahier souvenir", et tout le monde s'est lâchés sur les cahiers des autres. Ce qui fait que cette année-là, le cahier a été rempli entièrement, avec des tonnes de collages, de photos, et surtout de conneries bien de l'époque.

N'empêche, en relisant ces cahiers, c'est un formidable bond dans le temps, qui permet en plus d'avoir un aperçu exact de la vie d'un ado en 1998. Et avec le recul, certaines choses feraient mieux d'être oubliées... Petit florilège de ce que j'ai retenu en 192 pages:

- Le RC Lens était apparemment une bonne équipe puisqu'on parlait d'eux comme potentiels champions de France. Ce qui m'a permis de me souvenir que j'ai vu l'année suivante le seul et unique match de football de ma vie. C'était encore l'époque où je pensais que les sportifs pouvaient jouer à la baballe par amour du jeu.

- Le groupe en vogue à l'époque c'était... les G Squad. Et apparemment les 3T (des cousins de Michael Jackson si j'ai bien compris). Et les Worlds Apart... Et que les filles étaient raide dingue de ces gars-là. Vu comment ils ont tourné aujourd'hui, je doute qu'elles soient ravis que je leur rappelle les mots d'amour qu'elles ont écrit pour leurs idôles...!

- On volait me faire sortir avec une certaine Paula (aucun souvenir), et apparemment je me prenais déjà la tête à l'époque avec un Christophe. Faut croire que ce prénom m'a jamais porté chance.

- J'étais copain comme cochon avec une fille qui, trois ans plus tard, m'insultera de tous les noms en me jurant de jeter un sort de magie noire puissant sur moi et mes descendants. Oh, la raison de cette menace? En allant ensemble à un concert, je me suis cassé la gueule sur un escalier et je l'ai perdue de vue. Comme quoi une fille, c'est susceptible.

- J'ai une graine de tournesol entière scotchée page 16. Je me demande si elle est encore bonne...

- Kinépolis, à l'époque, c'était de la bombe. Dommage qu'on y ait diffusé des films comme "Les Visiteurs 2".

- J'écrivais déjà un roman à l'époque, mais ça je m'en souvenais. Ce que je me souvenais moins, c'est que j'avais promis à une prof de lui passer un coup de fil le jour où je ferai une séance de dédicaces au Furet du Nord. C'est pas prêt d'arriver pour le moment. Mais qui sait?

- On me trouvait trop optimiste sur mon avenir. Euh ça, je sais pas du tout comment je dois le prendre, avec le recul...

- Il y avait de drôles de couples à l'époque, dont un qui ne s'est pas fait, à mon plus grand soulagement. Parce que je sais pas ce que ça aurait donné aujourd'hui... Et non je ne parle pas de cette fameuse Paula.

- Le dernier album de Céline Dion, à l'époque, c'était "Let's talk about love". Qui se souvient du nom de son dernier album aujourd'hui?

- J'avais un CD de Hélène Ségara à l'époque!? Euuuuh je viens de l'apprendre.

- J'étais sur le point d'assister à mon premier concert de JJG quelques mois plus tard. Aaaaah quelle belle époque.

- Je faisais déjà des rêves prémonitoires...

- J'avais à l'époque "plein de correspondants". Disons que j'en avais une trentaine. C'est pas "plein"... si?

- Finalement j'ai eu une mention très bien! Pour un diplôme du super copain. J'étais si populaire que ça, cette année là?

- Une amie aujourd'hui professeur en Angleterre a écrit, je cite: "It's a poule. She eats grains de maïs ou de blé on the ground because she's angry (fâchée, pas contente)". Cela prouve qu'on peut continuer de faire des progrès en anglais après le bac, et ça prouve surtout qu'effectivement, on écrivait n'importe quoi.

- J'ai un vieil emballage de chewing-gum, ainsi qu'une miniature de bonne femme décapitée.

- Vu en légende manuscrite à côté d'une photo de Michael Jackson: "Je me demande s'il va bien...". Nous sommes en 2011, et cette question n'est plus vraiment d'actualité.

- Les sex-symbols de l'époque étaient Ronaldo et Leonardo DiCaprio (succès de Titanic oblige). Les filles, vous avez toujours envie de sortir avec eux en 2011? Non parce que, ils ont pris plusieurs kilos depuis quand même...

- Wattrelos était considérée comme la meilleure ville au monde. Ah bon.

- Je me croyais supérieur aux autres!? Ah, j'étais peut-être pas aussi populaire que ça, finalement...

- Quasiment tout le monde était certain que le Brésil allait gagner la coupe du monde de football cette année-là.

- Les tickets de Transpole avaient de la gueule, je trouve.

- Vincent Candela était mon ami (?), Didier Deschamps faisait déjà peur à voir, Youri Djorkaeff était détesté par tout le monde, Zidane était perçu comme une diva (comme quoi les gens changent d'avis en fonction des résultats!), Fabien Barthez avait en fait copié sa coupe de cheveux sur celle de Mika...

- J'ai plein d'emballages de Kinder Bueno collés sur toute une page.

- "My Heart Will Go On" faisait pleurer les filles...

- "Friends" était perçu comme une série géniale.

- Les 2 Be 3 étaient passés de mode, et apparemment Filip Nikolic (orthographe non garantie) était vu comme un vieux moche avec de vieilles fringues. On comprend plus facilement pourquoi la dépression a eu raison de lui...

- Jean-Jacques Goldman apparaissait dans les magazines pour ados! La classe!!!

- Je cite: "Ne t'inquiète pas, tu finiras bien un jour à sortir avec une fille. Il faut le vouloir pour y croire." Ah mais je suis sorti avec des filles. Enfin une. La seule pro-Républicaine de toute la ville de New York. Ça m'apprendra à accepter les rencards arrangés.

- A propos de New York, j'étais sur le point de partir aux States pour la première fois de ma vie cette année-là. Ça, par contre, je m'en souviens comme si c'était hier... Séquence émotion.

- J'ai une page entière de citations philosophiques... Très déstabilisant, entre deux pages de conneries.

- Ma prof de français qui se demandait si je n'étais pas un potentiel futur Malraux. Wow.

Beaucoup de choses futiles, au final. Beaucoup de phrases sans queue ni tête, de délires de l'époque. Mais beaucoup de souvenirs auxquels je suis attaché, et que je ne souhaite oublier pour rien au monde. C'est peut-être pour cela que j'avais décider de faire tourner ces cahiers. Juste pour me souvenir. Au cas où.

C'était l'instant nostalgie de Benji. Faudrait peut-être que je me mette à écrire des choses un peu plus gaies, un de ces quatre!

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5déc/11Off

Cent quarante heures…

cent-quarante-heures

Entre juin et décembre, il y a eu une absence indéniable alors que j'étais partant pour tenir ce site de manière régulière. C'était sans compter des petites péripéties dignes d'un épisode de Melrose Place (oui, je sais, j'ai des références pourries, mais j'assume).

Pour faire un tableau très rapide de la situation, on m'a diagnostiqué une malformation cardiaque voici sept ans. Cela a permis d'expliquer l'origine de ma fatigue qui devenait de plus en plus importante, et surtout, d'expliquer pourquoi tous mes profs de sport me gueulaient dessus parce que j'étais exténué au bout de trente secondes d'exercice physique. Dès lors, j'ai été suivi par un cardiologue chaque année, qui m'annonçait qu'il faudrait que je me fasse opérer un de ces quatre, sans date précise.

Sauf que cette année, j'en avais marre d'être toujours aussi crevé. J'ai commencé un nouveau boulot en juin, et je commençais à faire rire mes collègues parce que je passais les deux heures de pause à manger pendant dix minutes... et à faire la "sieste" le reste du temps. D'autre part, lors de l'examen annuel, le cardiologue avait annoncé qu'il faudrait me faire opérer rapidement... mais que rien ne pressait. Cherchez l'erreur.

J'ai donc pris mon courage à deux mains, et j'ai envoyé un e-mail à mon cardiologue en pleine nuit pour lui supplier de changer d'avis. Dix heures plus tard, j'avais un coup de fil de sa part, et on me proposait un rendez-vous avec un chirurgien.

La décision a été à la fois facile et délicate à prendre. Certes, je voulais faire ça une bonne fois pour toutes, afin de me sentir mieux et d'éliminer ce boulet que je traînais depuis trop longtemps. D'un autre côté, une opération cardiaque, c'est risqué... et annoncer à son nouvel employeur qu'on va devoir être absent pendant minimum trois mois, c'est encore plus risqué. Sans mauvais jeu de mots, le coeur l'a emporté sur la raison. L'employeur a compris, mais n'a pas prolongé ma période d'essai. Je m'y attendais. Il m'a proposé de le recontacter dès que je serai remis pour me réembaucher. Je m'y attendais moins. Il a embauché deux nouvelles personnes le mois dernier pour me remplacer. Ça, par contre, je m'y attendais aussi...

Bref, je suis monté sur Lyon pour me faire opérer au mois de Septembre, après des semaines de réflexions personnelles et de nuits sans sommeil. Pourquoi Lyon, alors qu'il y a un hôpital là où je vis? Tout simplement parce que je surnomme objectivement cette ville "Crazy Town", et que je ne voulais surtout pas que cette ville apparaisse sur mon certificat de décès en cas de problèmes. Et puis, Lyon possède un des meilleurs hôpitaux cardiologiques de France, avec Lille et (ô surprise) Paris.

Comme je n'ai as fait d'études de médecine, j'ai trouvé un site très bien fait, créé par un p'tit gars qui a la même pathologie que moi, et qui a eu la même opération, dans le même hôpital, avec le même chirurgien. Si vous voulez en savoir plus, n'hésitez pas à cliquer sur "son" ours en peluche. Par contre je préviens, c'est plein de termes médicaux, de schémas compliqués, de photos assez gore et même une vidéo que je vous déconseille formellement de regarder si vous êtes sensible ou pire, si vous êtes en train de manger. Vous voilà prévenus!

Pour ma part, l'opération en elle-même s'est bien passée, à une différence près: le chirurgien s'est rendu compte que mon coeur était beaucoup plus fatigué que ce que les examens annonçaient. Et donc, en gros, j'ai eu raison d'insister car si on avait attendu quelques années, je ne serai peut-être pas là aujourd'hui pour en parler. Ambiance.

Cependant, il faut savoir que mon surnom c'est Poisse Man. Et donc, après l'opération, tout s'est bien passé... jusqu'au moment où mon corps a décidé de faire deux arrêts cardiaques et un oedème pulmonaire par-dessus le marché. En plusieurs dizaines d'années d'expérience, ils n'avaient jamais vu ça. Ah ben je vous l'avais dit, Poisse Man! Au lieu de passer 24 heures en réanimation, j'y ai passé... six jours.

Quasiment cent quarante heures, durant lesquelles j'étais allongé, avec plein de tubes, dans une pièce faiblement éclairée par une fenêtre et où se trouvaient d'autres personnes dans un état plus ou moins similaire au mien (dont un gamin de douze ans qui n'a cessé de hurler à la mort pendant tout son "séjour"). Des proches sont venus me voir afin que je me sente moins seul, mais ces six jours ont été les plus longs de ma vie. Lorsqu'on m'a annoncé que je sortais de ce service, j'ai craqué comme je ne l'ai jamais fait, et j'ai même ému aux larmes une aide-soignante (faut le faire...). La dernière image qu'il me reste de cette période, c'est le plafond du couloir lors de mon départ, où j'ai fini par rencontrer pour la première fois en six jours de la lumière naturelle. Cela reste le plus beau ciel bleu que j'aie jamais vu. Indescriptible.

Ensuite, je suis resté neuf jours en chambre d'hôpital, au lieu de quatre initialement prévus. Je me suis démené comme un beau diable pour sortir de cet endroit au plus vite, et si les deux premiers jours ont été délicats, à partir du troisième, les forces revenaient, je toussais moins... et mes premiers pas debout ont été une libération. Je ne parle même pas de mon premier shampoing post-opératoire: aussi jouissif qu'un concert de Goldman!

Actuellement je suis en convalescence en pleine campagne, chez mes parents, à quelques minutes en voiture d'un cabinet de kiné où je fais une rééducation cardiaque trois fois par semaine. Là encore, les progrès sont très bons, et surtout, chose inouïe, je fais de l'exercice physique sans ressentir réellement la fatigue. J'ai prévu de rentrer chez moi juste après le réveillon du Nouvel An, afin de commencer 2012 sur de bonnes bases.

Je retiens trois choses de cette expérience :

1. Il existe des Lyonnais humains! A moins que...
J'ai vécu cinq ans sur Lyon. Un très mauvais souvenir, de par le fait que le Lyonnais de base est une personne froide, distance, et sectaire. Il faut du temps pour être "adopté", et ce temps, je ne l'ai jamais trouvé. Avec ce séjour à l'hôpital, j'ai rencontré un personnel soignant absolument formidable, sans exception. Des aides-soignants souriants, aimables et prêts à discuter un peu s'ils ne sont pas trop occupés. J'ai notamment bien papoté avec un trio d'aides-soignantes absolument adorables, un gars de l'équipe de nuit qui était génial et qui m'a aidé à tuer le temps pendant mes nuits sans sommeil... sans oublier ma p'tite aide soignante en réanimation que j'ai fait pleurer sans le vouloir.
J'ai vraiment l'impression qu'on sous-estime ces professions. Ce sont les gens les plus humains que j'aie jamais rencontrés, et de par leur travail, ce sont de véritables héros, des modèles que bon nombre de jeunes désorientés devraient imiter quant à leur comportement et leur ouverture d'esprit envers les autres.
Malheureusement, toute gentillesse a une fin. Je suis sorti de ma chambre d'hôpital à 14h10, j'ai essuyé ma première insulte à 14h12, de la part d'un petit vieux qui trouvait inadmissible que je passe avant lui pour l'obtention d'un bon de sortie. Ah, les vieux...

2. J'ai plus d'amis que je ne le pensais.
Je savais que j'allais être coupé du monde pendant la durée de l'opération, j'ai donc chargé une personne de confiance pour donner quelques messages sur l'évolution de la situation depuis mon profil Facebook. Je pensais avoir un ou deux messages de soutien, comme bien souvent... J'en ai eu quinze. Par message. En tout c'est plus de la moitié de mes contacts qui m'ont manifesté leur soutien au moins une fois pendant cette opération.
Je ne le cache pas, j'ai été très ému en me rendant compte qu'autant de monde était là par la pensée. D'ailleurs je leur en suis toujours reconnaissant. Si j'ai réussi à sortir aussi vite de l'hôpital, c'est un peu aussi grâce à eux, faut pas le nier.
Merci Hélène pour ton soutien inestimable. Toi qui connais malheureusement les hôpitaux comme personne, c'est en pensant à toi que j'ai refait mes premiers pas, que j'ai mangé ma première mini-pizza, que j'ai recommencé à vivre.
Merci Pierrick pour avoir été là "rellement" pendant quelques jours, et au téléphone le reste du temps.
Merci à la famille pour m'avoir soutenu, et désolé de vous avoir fait peur... Euh non, pas désolé en fait, j'adore faire peur aux gens, moi!
Merci à Constance pour m'avoir fait rire via l'émission de Ruquier sur France 2... et accessoirement m'avoir fait très mal à chaque fois que je me pliais de rire.
Merci à Anne-Catherine, Darren, Anthony, Téma, Vanessa, Axelle, Sophie, Athalie, Corinne, Philippe, Aurélien, Delphine & Jean-Michel, Quentin, Thomas, Nelly, Jake, Maria, Séverine, Caroline, Kenny, Pierre-André, Raphaël, Alice, Stéphanie/Aika et son poulet (^^), et tous ceux que j'ai oubliés pour leurs petits mots d'encouragement.
Bref... Merci à tous.

3. Benji est allé aux frontières du réel...
Je termine par une anecdote que je n'arrive toujours pas à expliquer...
Quand je me suis réveillé de mon opération et que mes parents sont venus, les premiers mots que j'ai sortis sont "Monsieur Louche, prépa". C'était mon prof de philo quand j'étais en prépa, et il est de très loin le prof que j'ai le moins aimé de toute ma scolarité (ex-aequo avec la directrice de Sciences Po Toulouse, peut-être...). Bref, cela a amusé mes parents que je parle de lui, comme ça. Mais surtout, ce qui m'intriguait, c'est que je n'avais aucun souvenir de leur avoir parlé à ce moment-là.
Trois jours plus tard, je téléphone à la seule camarade de prépa avec qui je suis resté en contact. Je lui parle de cette histoire, elle rigole. Puis au bout de quelques minutes, alors que je continue à descendre royalement le prof, elle m'annonce que ce dernier est mort d'un cancer il y a trois ans...
Et là, je balise. Il paraît que quand on fait un arrêt cardiaque et qu'on est à deux doigts d'y passer, quelqu'un nous guide "de l'autre côté". Je n'ai jamais vraiment songé à cette histoire de vie après la mort, mais en y repensant... Et si "on" m'avait envoyé ce prof pour que je ne passe pas de l'autre côté, justement?
Après tout, je connais malheureusement de nombreux proches décédés: mes grands-parents, une de mes cousines que j'admirais énormément quand j'étais gamin, un ancien collègue qui s'est donné la mort l'an dernier, plusieurs voisins que je considérais comme une seconde famille, sans parler de celui que j'ai connu dans le ventre de ma mère mais qui n'a pas survécu à la grossesse... De toutes les personnes décédées que je connais, c'est lui qui se serait pointé? Et puis, si cette histoire d'autre côté c'était du vent, pourquoi diable aurais-je parlé de mon prof de prépa dès mon réveil, alors que cela fait dix ans que je n'ai plus entendu parler de lui?
Pour moi, cela fait partie de l'inexplicable. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il m'a peut-être aidé justement à faire demi-tour, à choisir la vie plutôt que la mort (ironiquement, pendant un an il faisait l'apologie du suicide en cours... sérieusement). Comme si je devais revenir ici parce qu'il me reste encore des choses à prouver, des choses à faire... et peut-être d'autres gens à aider.
Je ne suis pas croyant. Du moins, pas vraiment. Je n'ai pas de religion à proprement parler, mais je ne peux m'empêcher de croire qu'il existe des phénomènes que l'on ne peut expliquer, que l'on appelle cela magie, ou spiritime, ou surnaturel. C'est toujours délicat de poser des mots sur ce ressenti, mais je presiste à penser que rien n'est aléatoire. Reste à savoir comment interpréter cela.

Enfin bref, je suis de retour, vivant, sonnant et pas trébuchant pour le moment. Et je suis prêt à enterrer 2011, et à voir ce que 2012 me réserve. Je sais pas pourquoi, mais je sens que l'année prochaine ne sera pas triste...

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3déc/11Off

Jean-Jacques reviens, reviens parmi les tiens!

jean-jacques-reviens-reviens-parmi-les-tiens

Bon, chose promise, chose dûe... Bibi a pété une durite, et il a rédigé d'une traite ce petit plaidoyer pour tenter de convaincre l'ami Jean-Jacques de reprendre le chemin des studios d'enregistrement. Cela fait dix ans qu'il n'a plus sorti un seul album solo, et là je me suis dit trop c'est trop.

Mister Goldman, si tu me lis, tu trouveras ci-dessous non pas une, ni deux, ni même trois, mais cinquante raisons qui font que tu dois te bouger les fesses pour nous pondre encore au moins un album génial comme tu sais si bien les faire. Alors allons-y gaiement, et dans le désordre :

1. Parce que ton dernier album date de 2001, et que ça fait longtemps, très longtemps, trop longtemps.

2. Parce que ta dernière tournée date de 2002, et que ça fait là aussi longtemps, très longtemps, trop longtemps.

3. Parce qu'il faut absolument éduquer les ados d'aujourd'hui qui pensent que c'est M. Pokora qui a écrit "A nos actes manqués".

4. Parce que je suis certain que si tu es en manque d'idées pour écrire un album, on doit être plusieurs milliers à être partants pour te filer un coup de pouce.

5. Parce qu'en fait tu as encore des tonnes d'idées pour écrire un album, vu que tu écris pour les autres.

6. Parce que justement tu écris pour les autres, et que tes chansons sont quand même beaucoup mieux quand c'est toi qui les chantes... y compris celles de Céline Dion.

7. Parce que tu sais toujours chanter: tu te pointes chaque année aux Enfoirés où tu le prouves. Espèce de sadique.

8. Parce que le fait d'avoir chanté "Je te donne" en duo avec Michael Jones à Montpellier en 2011, ça a fait plaisir à des milliers de spectateurs, tout en grisant des millions de téléspectateurs qui pensaient pouvoir regarder ce passage d'anthologie sur TF1.

9. Parce que des chanteurs engagés et qui sont capables d'ameuter un public de 7 à 77 ans, il n'y en a plus tant que ça.

10. Parce que j'ai écouté un duo entre Michel Berger et Daniel Balavoine il n'y a pas très longtemps, et qu'avec les moyens technologiques d'aujourd'hui, je suis certain que tu peux interpréter "La minute de silence" avec eux.

11. Parce que je suis capable de faire la queue devant la FNAC vingt-quatre heures à l'avance si tu te décides à sortir un nouvel album.

12. Parce que je suis capable de camper devant la FNAC pendant une semaine si tu sors un album de la trempe de "Entre gris clair et gris foncé".

13. Parce que si Laurent Voulzy est capable de sortir un album génialissime dix ans après son précédent, bah, qu'est-ce que tu attends?

14. Parce que sans toi, les symboles de la chanson française sont actuellement Johnny Hallyday et Yannick Noah...

15. Parce que je connais même maintenant "Bienvenue sur mon boulevard" par coeur. C'est dire.

16. Parce que quand je parle de JJG, mon husky lève la tête et fait des yeux de chien battu. C'est peut-être aussi parce que j'en parle souvent à table, et qu'il regade plutôt la nourriture dessus...

17. Parce que j'habite à proximité d'une salle de concert où s'est produit plusieurs fois l'été dernier Christophe Maé. Et que je préfèrerais que ce soit plusieurs fois Jean-Jacques Goldman qui s'y produise.

18. Parce que même une tournée acoustique où tu chantes assis sur un tabouret pendant deux heures, ça se jouera guichets fermés.

19. Parce que ne nous fais pas le coup du "Ooh mais j'ai pas envie de sortir pour aller au studio d'enregistrement": tu en as un chez toi, petit malin!

20. Parce que mon fantasme ultime n'est pas encore réalisé: allez, hop, un duo avec Springsteen, et que ça saute!

21. Parce que chez moi, la diode du double live de 2002 commence à ne plus clignoter, c'est donc signe qu'il faut sortir un nouvel album.

22. Parce que j'aimerais bien que ma prof de français donne à un lycéen un sujet d'impro en oral sur le thème de "L'influence du dernier disque de Goldman sur l'élevage bovin français" (anecdote véridique... d'ailleurs Emile, si tu lis ce message, désolé pour t'avoir interrogée en tant que vache, c'était honnêtement sans sous-entendus).

23. Parce que si tu décides de faire un trait définitif sur la chanson, je brûle tous tes CDs et je m'achète l'intégrale de Lady Gaga, que j'idolâtrerai comme le messie. Ça, c'est du chantage, non?

24. Parce que qu'une application iPhone pour suivre en temps réel l'élaboration de ton prochain album, ça pourrait être sympa.

25. Parce que s'il y a plus de pages web comportant "Jean-Jacques Goldman" que "Pascal Obispo", il y en a quasiment autant qui comportent "Christophe Maé". Et ça, c'est intolérable.

26. Parce que si la fin du monde a vraiment lieu en 2012, je suis sûr qu'un de tes regrets sera de ne pas avoir sorti de nouvel album... Bah quoi, on peut rêver!

27. Parce que si Michael Jackson a enregistré une centaine de titres totalement inédits, tu dois bien en avoir au moins une dizaine dans un fond de tiroir...!

28. Parce qu'en comptant les enregistrements avec Tai Phong et Fredericks Goldman Jones, on arrive à treize albums studios. Ça porte malheur, ce chiffre, il en faut un quatorzième au plus vite sinon la fin du monde aura VRAIMENT lieu en 2012!

29. Parce que dans ton dernier album studio, tu demandes à Erick Benzi s'il est libre pour le prochain. Je l'ai eu au téléphone, il m'a dit oui.

30. Parce que je suis prêt à te faire des spaghettis bolognaise pendant tout l'enregistrement s'il le faut... enfin, je ferai appel à mon resto italien préféré, j'ai pas envie d'être coupable d'empoisonnement alimentaire.

31. Parce que dans "N'oubliez pas les paroles", tes chansons font toujours un tabac. Même si parfois elles sont... comment dire... tabassées.

32. Parce que tes textes sont beaucoup moins soupe au lait que ceux de Bénabar... et ce même si j'adore commander des pizzas (le vendredi soir d'ailleurs, si tu passes dans le coin, n'hésite pas).

33. Parce que tu n'aurais même pas besoin de promo pour que le disque soit platine dans la semaine qui suit sa sortie. Autrement dit, tu fais d'office de sacrées économies de comm'!

34. Parce que ça fait vingt-quatre ans que j'attends une version corrigée de "Quelque part, quelqu'un". Sept plaies d'Egypte, vraiment? Même Pascal Obispo sait compter jusque dix!

35. Parce que si tu ne te décides pas à sortir de nouvel album, j'ai peur de devenir médisant sur tous les autres artistes français qui eux continuent de sortir des albums. Comment ça, c'est déjà le cas?

36. Parce que si tu penses être trop fatigué pour enregistrer quelque chose, fais une cure de Juvamine, ou demande à Yannick Noah de te présenter à des sportifs espagnols... ce qui confirme donc la raison 35.

37. Parce que si vraiment tu ne veux pas chanter, tu peux toujours ressortir du placard ton projet de comédie musicale. "Sur le même bateau" reste une de mes chansons préférées de Céline Dion, alors mets-toi au boulot!

38. Parce que si tu as besoin de quelqu'un pour concevoir la pochette de ton nouvel album, mon frangin fait des études de design et il pourra sûrement te faire un truc très sympa. Ça n'aurait jamais pu être le cas il y a dix ans... il était en cinquième.

39. Parce que même au pire, un CD de reprises en duo avec d'autres artistes, je prends! En plus c'est à la mode. Euh, t'oublies pas Coeur de Pirate dans ce cas, s'te plaît. Et Grégoire, c'est un type sympa il paraît.

40. Parce qu'entre l'enregistrement d'un album et le déroulement d'un concert, ce seraient des centaines d'emplois que tu créerais. En cette période de crise, il est de ton devoir de faire un effort pour le plein-emploi.

41. Parce qu'il y a trente ans, tu sortais "Il suffira d'un signe", et parce qu'il y a vingt ans ans, tu sortais une version live de "Il suffira d'un signe". Et parce qu'il y a dix ans quasiment tu la rechantais pour la tournée de "Chansons pour les pieds". Donc, logiquement, il faut ressortir une nouvelle version de cette chanson. C'est mathématique.

42. Parce que j'écris ce message en décembre, et que c'est le mois de la solidarité, de la gentillesse et des miracles.

43. Parce que j'étais trop jeune pour assister à la tournée "Rouge", et que j'aimerais beaucoup voir sur scène "On n'a pas changé".

44. Parce que j'ai rêvé que j'assistais à un de tes concerts en 2017 et que je fais toujours des rêves prémonitoires. Toujours.

45. "Parce que l'on a tant besoin que l'on ait besoin de nous..."

46. Parce que l'intégrale des clips en DVD est incomplète. Il faudrait donc que tu sortes encore dix-sept singles pour qu'on obtienne le volume deux. Après seulement, tu pourras prendre ta retraite.

47. Parce que Rambaldi a annoncé que tu sortirais encore au moins un album. (va bien en avoir au moins un qui comprendra l'allusion!)

48. Parce que Neptune entre en Jupiter alors que la Lune reste dans l'axe de Saturne et de Vénus. D'après Elisabeth Tessier, c'est une période néfaste pour la création musicale. Or, elle a aussi annoncé l'an dernier que 2011 serait l'année de la consécration pour DSK...!

49. Parce que ta dernière chanson studio, "La vie c'est mieux quand on est amoureux" n'a même pas de paroles! Et que j'ai eu le temps d'écrire deux couplets donc tu n'as plus d'excuses pour ne pas la mettre sur son prochain album.

50. Parce que tu nous manques, tout simplement.

Maintenant, si l'ami Jean-Jacques vous manque aussi, n'hésitez surtout pas à faire un lien vers cette page. Qui sait, peut-être que l'info finira par remonter aux oreilles de l'intéressé, qui sortira alors un album miraculeux, et ça, ce sera grâce à nous tous!

Donc allez-y, faites tourner les violons le message!

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1déc/11Off

Oui oui, je suis toujours là!

oui-oui-je-suis-toujours-la

Cela fait un bail que je n'ai pas mis à jour ce blog, pour des raisons personnelles que j'expliquerai plus tard...

Pour le moment je suis toujours en train de tenter de rattraper mon retard au niveau des séries télé, donc je vais plutôt m'orienter dans les temps à venir sur d'autres sujets, comme... euh... ouais je pense que ça va devenir un blog plutôt perso avec deux-trois critiques de livres / séries / films par-ci par-là.

J'ai déjà une petite idée pour le prochain article, mais il faudra patienter un peu... Mais pas aussi longtemps que précédemment, promis juré craché. =)

Remplis sous: Benji's life Commentaires
18juin/11Off

Les idées viennent (presque) toujours le samedi soir

les-idees-viennent-presque-toujours-le-samedi-soir

A l'heure où la plupart des êtres humains de ma génération dînent entre amis, piccolent au bar, s'éclatent sur une piste de danse ou tentent de faire endormir leur(s) bambin(s) histoire de pouvoir passer un peu de bon temps, bref, à l'heure où la plupart des gens augmentent leur skill de socialisation, de mon côté je passe une éternité devant mon clavier à me demander quoi faire.

Euh, jusque là, ça ne change pas de ce que j'ai raconté dans mon post précédent. Mauvais signe, ça.

Mais là, il y a une différence. J'ai un blog tout neuf sur lequel je peux écrire ce que je veux. Encore faut-il savoir ce qu'on a envie d'écrire. Je pourrais bien parler de la joie de travailler, mais vu que je suis en période d'essai, laissons le sujet en suspens pour le moment. Je pourrais également discuter un peu de l'actualité mais grogner dès le départ, non, c'est pas une bonne idée.

Alors je me suis rappelé que d'habitude, le soir je me matte un, deux, trois ou parfois quatre épisodes de séries différentes. En ce moment ce n'est pas trop possible vu que le hiatus estival a débuté il y a quelques semaines, je n'ai donc quasiment plus rien à regarder (en dehors des séries que j'ai en DVD, mais bon, ce n'est pas de l'inédit).

Je suis un télévore, voire carrément un téléphage. A tel point que je ne regarde plus les séries à la télé depuis belle lurette. Déjà, les versions françaises sont bien souvent "édulcorées" niveau vocabulaire, rendant le tout bien moins agréable à regarder. En plus, les épisodes sont souvent diffusés à la chaîne, et la plupart du temps dans le désordre... sans parler des épisodes qui ne sont pas diffusés du tout. Hé oui, sous prétexte que l'épisode est un peu trop "américain" (étrange pour une série américaine...), la chaîne française décide de le passer à la trappe. Le meilleur exemple que j'ai en tête est un épisode de 7 à la maison. On ne rigole pas, merci. Un épisode de la septième saison a complètement été sauté, sans raison apparente, si ce n'est que l'épisode était un hommage aux soldats américains partis au front suite aux attentats du 11 Septembre. Un des épisodes les plus émouvants de la série, mais qui n'aura jamais été diffusé en France, allez savoir quelle mouche a piqué TF1. Pour une fois qu'un épisode de cette série avait un fond intéressant...

Mais la raison ultime qui m'a aidé à laisser tomber mon poste de télé, c'est le décalage à attendre pour obtenir l'épisode sur nos écrans. De manière assez amusante, les chaînes rétorquent qu'un intervalle d'un an minimum est nécessaire pour diffuser un épisode, le temps d'en acquérir les droits et de le doubler. Cela ne pose par contre aucun souci pour certains autres pays, qui diffusent l'épisode doublé quelques semaines après la diffusion américaine. Surtout que les diffusions commencent en France quand les chaînes le souhaitent. Pour espérer une diffusion rapide, direction les chaînes câblées (payantes), ou encore faire son deuil quand on apprend que la série ne sera jamais diffusée en France, ou pire, sera diffusée à une heure du matin en pleine semaine (Six Feet Under sur France 2, vous vous rappelez?)

Bref, je suis les diffusions des séries directement depuis les chaînes US, et ce depuis 2004. En fait, c'est au cours de quelques jours passés à New York que j'ai découvert le pilote d'une série formidable, que j'ai décidé de suivre depuis la France dès mon retour. Cette série d'intitulait... Hé bien non, ce n'était pas Lost (j'avais vu les pubs à travers Manhattan, cependant le pilote a été diffusé après mon départ), mais... Joey. Le spin-off de Friends. Oui, je sais, j'ai honte. Je n'ai pas tenu quatre épisodes, de toute façon.

En tout cas la machine avait été lancée, et à partir du moment où je découvrais les inédits de mes séries préférées avant une diffusion hypothétique en France, je n'ai pas trouvé l'intérêt de continuer à les regarder depuis mon poste (sans parler des coupures pubs et surtout de cette putain de VF à la con!).

Résultat, j'ai passé deux semaines aux Etats-Unis en Septembre 2010, en pleine diffusion des pilotes et nouveaux épisodes de séries. Toute la saison qui s'est déroulée de Septembre à Mai m'a tenu à coeur pour de nombreuses raisons, alors je me suis dit que ce serait une bonne chose de tirer un petit bilan de ces dix mois, avant de d'attaquer à la "rentrée" dans environ trois mois. Je vais organiser ça par jour de diffusion aux States, car cette année j'ai suivi une bonne dizaine de séries en parallèle. En fait, je ne connais pas le nombre exact, mais tirer ce petit bilan me permettra de la savoir. Hé hé.

Par contre, je commencerai ça demain, car là, j'suis un peu patraque.

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17juin/11Off

…Et c’est reparti comme en quarante!

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Je ne sais pas exactement comment l'idée m'est venue. Enfin si, vaguement. Dimanche dernier, à moitié avachi devant mon clavier (comme quasiment tous les dimanches jours), j'étais à la recherche de quelque chose de sympa à faire, qui sortirait de l'ordinaire. J'ai déjà réussi à conquérir le monde je ne sais combien de fois, botter les fesses de quelques orcs ou zombies me faisait pas plus envie que ça, et le bruit de la féria dehors me rappelait que toute la ville faisait la fête (bon, d'accord, toute la ville se saoûlait la gueule), alors que moi, j'étais encore et toujours dans mon renfermement habituel, une sorte d'ours au beau milieu d'une troupe de chimpanzés.

L'idée m'a pris de farfouiller un peu sur mon compte Free, chose que je n'avais pas faite depuis des lustres... Je me suis vite rappelé pourquoi, on n'accède toujours pas aux factures en ligne, ils font toujours leur pub pour la Freebox Revolution que seuls les nouveaux abonnés peuvent espérer avoir, et puis Rodolphe me manque, qu'est-ce qu'il est gonflant le bobo qui le remplace dans les pubs.

Bref, je sais pas trop pourquoi, mais j'ai découvert que j'avais un compte web inactif sur iwao.free.fr. Pourquoi Iwao? C'est une bonne question à laquelle je répondrai un jour prochain, peut-être. Bref, ça tombe bien, depuis le temps que j'avais envie de réinstaller Dreamweaver pour faire quelque chose de sympa.

De sympa, oui, mais quoi exactement?

J'ai découvert alors que sur mon disque dur traînait WordPress depuis des lustres, et je me suis souvenu alors de l'époque où j'avais eu envie de recréer un blog. Oui, recréer parce qu'il y en a déjà eu deux. Un premier sur un site vague dont j'ai oublié le nom (et où je ne suis pas resté bien longtemps de toute façon). Un second sur Livejournal, que j'ai gardé plusieurs années avant de le virer sur un coup de tête (et surtout après un hackage dans les règles de l'art...).

A ce moment-là, il se faisait déjà tard, je me suis donné donc une heure pour tenter d'installer le blog, sinon je laissais tomber l'affaire. Finalement, ça a pris une heure et quart mais la base y était. Il a suffi ensuite de personnaliser un peu le tout, et surtout, surtout, reprendre l'idée des petites icônes d'avatar présentes sur Livejournal. C'est un peu désuet, ça ne sert à rien du tout, mais bon, comme dirait un blogueur lambda sur Skyrock: "J'kiffe trop d'la balle". Et puis au moins ça met un peu de couleur.

Enfin voilà, je ne sais pas trop encore ce que je vais raconter ici, sûrement ce qui me passera par la tête, au fil du temps. Partager les trucs sympas qui se trouvent à la télé ou au ciné, quelques idées ou trucs dénichés à droite à gauche, et bien sûr mes coups de gueule (un Benji ça pousse sa gueulante au moins cinq fois par jour, et encore, ça c'est quand il ne fait rien d'autre que pianoter sur son ordi). Et p't'êt' aussi que je coucherai de temps à autre quelques lignes sur un projet de bouquin que j'ai en tête depuis des années et qu'il faudrait peut-être que je finisse avant de devenir tellement ridé et sénile qu'on me prendra pour l'amant de Liliane Bettencourt (yerk).

Je ne m'attends pas à des milliards de retours sur mes posts, ni même des dizaines d'ailleurs... Si ça vous plaît, tant mieux si ça vous fait passer un bon moment de rigolade, c'est encore mieux, si ça vous saoûle, hé bien vous n'avez plus qu'à changer de site et matter quelques chats sur Youtube. Ou éventuellement m'insulter, ça m'était arrivé à l'époque où j'avais pesté au moment de la libération quelque peu... médiatisée de la franco-colombienne la plus casse-couilles de toute l'histoire des prises d'otages.

Ah bah oui, j'avais prévenu, je pousse souvent ma gueulante. A côté de moi, le docteur House c'est Oui-Oui au pays des jouets.

Bon allez, trève de bla-bla, je déclare solennellement ce blog ouvert, pour le meilleur ou pour le pire.

Vous pouvez embrasser votre clavier. :-p

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